La pollution est la destruction ou dégradation d’un écosystème ou de la biosphère par l’introduction, généralement humaine, d’entités (physiques, chimiques ou biologiques), ou de radiations altérant le fonctionnement de cet écosystème1. La pollution a des effets importants sur la santé et la biosphère, comme en témoigne l’exposition aux polluants et le réchauffement climatique qui transforme le climat de la Terre et son écosystème, en entraînant l’apparition de maladies inconnues jusqu’alors dans certaines zones géographiques, des migrations de certaines espèces, voire leur extinction si elles ne peuvent s’adapter à leur nouvel environnement biophysique.
La Seconde Guerre mondiale est suivie d’une prise de conscience des répercussions des activités humaines sur l’environnement et la santé, parallèlement à l’approfondissement de l’écologisme et de l’écologie théorisée dès 1886 par Ernst Haeckel2. Les préoccupations de santé-environnementale conduisent les gouvernements à prendre des mesures pour limiter l’empreinte écologique des populations humaines et pour contrer des activités humaines contaminantes.
En 2012 selon l’OMS, plus de 7 millions de personnes sont mortes prématurément à cause de la pollution de l’air (extérieur et domestique) ; l’Asie et le Pacifique étant les régions les plus touchées3.
En 2017, la revue The Lancet a estimé qu’au moins 9 millions de personnes sont prématurément mortes en 2015 à cause de la pollution (soit une mort « prématurée », c’est-à-dire avant 65 ans, sur six)4
Pollution vient du latin polluere (luo, « baigner », avec le préfixe por-) qui signifie « souiller en mouillant », « salir » et surtout « profaner »5.
Historiquement, la pollution est la profanation ou la souillure d’un objet ou d’une demeure sacrée par des substances impures6. Le mot a donc une origine clairement cultuelle7. Selon les universitaires François Jarrige et Thomas Le Roux, c’est en Grande-Bretagne que « le mot pollution apparaît dans le sens contemporain que nous lui connaissons : dans la sphère juridique, il est employé, semble-t-il pour la première fois en 1804, dans une cour de justice écossaise pour condamner des tanneurs ayant altéré une rivière par leurs rejets, par les expressions pollution of the stream et pollution of water »8.
La pollution est d’origine humaine (on parlera de pollution anthropique) ou non-humaine (ex. rejet de méthane des ruminants). Par extension, le mot englobe parfois les conséquences de phénomènes géologiques comme une éruption volcanique9.
Le Dictionnaire de l’environnement. Les termes normalisés10 de l’AFNOR définit le polluant comme un agent altéragène biologique, physique ou chimique, qui au-delà d’un certain seuil, et parfois dans certaines conditions (potentialisation), développe des impacts négatifs sur tout ou partie d’un écosystème ou de l’environnement en général.
Il est question de « pollution diffuse » lorsque les sources polluantes sont multiples (pots d’échappement, épandage de pesticides…), et de « pollution chronique » lors d’émissions répétées ou constantes de polluant, et parfois lorsqu’un polluant est très rémanent.
La notion de pollution appelle donc celle de contamination d’un ou plusieurs composants des écosystèmes (air, eau, sol), d’un organisme (qui peut être l’être humain) ou d’un groupe d’organismes, ou ayant une incidence sur l’écosystème, au-delà d’un seuil ou norme. La contamination peut notamment s’étendre ou se modifier via le réseau trophique (chaîne alimentaire) (bioconcentration, bioturbation).
La pollution est maintenant considérée par l’ONU comme la neuvième limite planétaire, « d’une part, en raison de ses effets néfastes sur le développement physiologique de l’homme et sur le fonctionnement des écosystèmes ; d’autre part, car elle agit comme une variable lente qui affecte d’autres limites planétaires. En effet, la pollution chimique peut avoir des répercussions sur la limite « érosion de la biodiversité » en réduisant l’abondance des espèces et en augmentant potentiellement la vulnérabilité des organismes à d’autres menaces (changement climatique). Elle interagit également avec la limite « changement climatique » par les rejets de mercure dans l’environnement (via la combustion du charbon) et par les émissions de CO ₂ dues aux produits chimiques industriels (dérivés du pétrole) ». D’abord définie en 2009 comme « pollution chimique » (Rockström et al. ), induite par les éléments radioactifs, les métaux lourds et de nombreux composés organiques d’origine humaine présents dans l’environnement.
Ce modèle conceptuel a été renommé : « introduction d’entités nouvelles dans la biosphère », et redéfini en 201511,12, couvrant toutes les nouvelles substances et formes de substances nouvelles ou existantes ainsi que les formes de vie modifiées susceptibles d’avoir des effets indésirables sur les écosystèmes, les organismes vivants et la santé. Selon le CGDD (2019) « L’introduction anthropique de ces entités dans l’ environnement est d’autant plus préoccupante à l’échelle mondiale qu’elles sont persistantes, se déplacent et s’étendent sur de grandes échelles géographiques ». Les nanomatériaux et divers polymères posent des questions encore sans réponses en matière de santé environnementale. Certaines émissions d’origine anthropiques (chlorofluorocarbones, CO2) bien que faiblement présents dans l’air ont des effets majeurs sur la couche d’ozone stratosphérique et le climat.
La science qui étudie les pollutions est la molysmologie.
Une certaine pollution de l’air a toujours accompagné les progrès de la civilisation.
La pollution commence dès la préhistoire, avec la maîtrise du feu : « la suie trouvée sur le plafond des grottes préhistoriques est une preuve évidente de ce que les foyers entraînaient un niveau élevé de pollution faute d’une ventilation insuffisante »13.
La métallurgie de l’âge du bronze, puis de l’âge du fer, a marqué un tournant dans la pollution de l’environnement extérieur. Les carottages des glaciers du Groenland ont révélé un accroissement de la pollution associée à la métallurgie des Grecs, des Romains et des Chinois14. Mais à cette époque, la pollution était comparativement faible, et n’avait pas d’impact environnemental significatif.
Les concentrations urbaines ont constitué la source majeure de pollution tout au long de notre histoire. Les villes concentraient la présence et les déjections de nombreux hommes et de chevaux, conduisant à des pollutions de l’air et de l’eau. La nécessité de les évacuer (dans l’eau courante du fleuve) a conduit aux premiers systèmes d’égouts comme le Cloaca Maxima. C’est à cause de la puanteur qu’elles dégagent que les tanneries ont de tout temps été excentrées et placées en aval des villes. La combustion massive de bois et de charbon conduit également à des pollutions de l’air. Ainsi, en Angleterre, Édouard Ier édicta en 1272 une proclamation interdisant l’usage de la houille bitumineuse à Londres, alors d’usage très courant, après que la fumée que produisait son usage massif soit devenu insupportable15,16.
Le développement des métropoles aggrava le problème. Londres connu ainsi l’un des pires cas de pollution de l’eau avec la Grande Puanteur de 1858, qui entraîna la construction d’égouts à grande échelle et une nouvelle politique appelée « révolution sanitaire », et le mouvement hygiéniste17. Berlin était dans une situation similaire en 1870, comme en témoigne August Bebel :
C’est la révolution industrielle qui a conduit la pollution aux niveaux connus de nos jours. La combustion massive de charbon amena la pollution de l’air à des niveaux sans précédent, les industries déchargèrent leurs effluents chimiques et leurs déchets sans traitements particuliers, polluant les cours d’eau, les nappes phréatiques et les sources d’eau potable.
En Amérique, Chicago et Cincinnati furent les deux premières villes à passer des réglementations pour lutter contre la pollution de l’air. Vers le milieu du xxe siècle, le smog provoqué par les échappements automobiles était devenu un problème majeur dans des villes comme Los Angeles19, ou Donora20. Londres connut son pire épisode de pollution atmosphérique avec le Grand Smog de 1952, dont on estime qu’il a pu faire 12 000 morts.
D’autres catastrophes environnementales dues à de la pollution chimique massive conduisirent à une sensibilisation croissante de l’opinion : scandale de Love Canal, intoxications massives au mercure de Minamata au Japon, etc.
C’est à la suite de tels événements que la préoccupation environnementaliste se développa, et que des lois et conventions internationales furent développées pour lutter contre la pollution.
Les pollutions d’origine humaine, dites aussi anthropiques, ont de nombreuses formes en pouvant être locales, culturelles, ponctuelles, accidentelles, diffuses, chroniques, génétiques, volontaires, involontaires, etc.
Cette pollution est une diffusion directe ou indirecte dans l’environnement de polluants. Ce sont souvent des sous-produits involontaires d’une activité humaine, comme les émissions des pots d’échappement ou des installations de combustion. Les déchets de produits de consommation courante (emballages, batteries usagées) jetés sans précautions dans l’environnement biophysique et dans l’environnement humain, constituent également une source de pollution très fréquente. Il peut aussi s’agir de phénomènes physiques (comme la chaleur, la lumière, la radioactivité, l’électromagnétisme, etc.).
Le caractère impur ou malsain est généralement relatif car dépendant de la dose, de la durée d’exposition, d’éventuelles synergies, etc. Il est relatif :
Des pollutions d’origine environnementale peuvent être dues :
Parmi tous les polluants existants, il faut annoter que certains d’entre eux sont beaucoup plus nocifs que les autres, soit :
Parmi ces substances nocives, on y retrouve généralement des composés tels que les POP (polluants organiques persistants), les PCB (polychlorobiphényls) et les métaux lourds.
La pollution de l’air, provoquée par des polluants dits atmosphériques est souvent diffuse et donc plus délicate à réglementer efficacement dans un cadre local ou national que beaucoup d’autres formes de pollutions (de même pour les pollutions marines). Des conventions mondiales visent les polluants destructeurs de la couche d’ozone ou les gaz à effet de serre (tous capables de modifier le fonctionnement planétaire du monde vivant). Elle intègre la pollution biologique induite par des taux anormaux ou anormalement allergènes de microbes, virus, pollens ou de spores fongiques. Les effets allergènes (rhinite, conjonctivite, asthme) de ces particules biologiques sont en augmentation, et ils semblent souvent exacerbés par les polluants urbains, routiers et de l’industrie21.
Une mauvaise qualité de l’air peut tuer de nombreux d’organismes polluo-sensibles et causer des morts prématurées, via notamment des complications respiratoires, des maladies cardiovasculaires. Elle cause aussi une inflammation de la trachée, des douleurs abdominales et une congestion. Les enfants, les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes pulmonaires ou cardiovasculaires y sont beaucoup plus vulnérables. Ainsi les enfants exposés aux pollutions automobiles développeraient plus facilement asthme, infections ORL, allergies respiratoires et cancers, les enfants en poussette étant particulièrement exposés à ce type de pollution22.
Des études estiment à 50 000 le nombre de victimes de la pollution de l’air aux États-Unis23. En Europe, la pollution de l’air est à l’origine de plus de 500 000 morts par an24.
En , une grande partie de la France (30 départements) est en état d’alerte maximale25, et Paris est plongé dans un épaisse brume de pollution, au point que la Tour Eiffel n’est presque plus visible26. En 2017, l’AEE (Agence européenne pour l’environnement) concluait que 500 000 européens mourraient chaque année prématurément (avant 65 ans) à cause de la pollution de l’air et une autre étude27, de la revue médicale The Lancet a porté cette estimation à 6,5 millions de morts pour la planète en 20154, ce bilan étant selon les auteurs sous-estimé en raison du fait que beaucoup de produits potentiellement toxiques mis sur le marché n’ont jamais subi de tests de toxicité/écotoxicité et d’évaluation en matière de santé environnementale.
La pollution de l’eau a diverses origines parmi lesquelles :
En 2009, l’Association Santé Environnement France et le Fonds mondial pour la nature ont mené une étude sur l’imprégnation aux PCB des riverains du Rhône. Les conclusions du rapport ont mis en évidence un lien entre la consommation de poissons ainsi que le lieu de vie et le niveau d’imprégnation aux PCB30.
La pollution du sol peut être diffuse ou locale, d’origine industrielle, agricole (utilisation excessive d’engrais, de pesticides, etc. qui s’infiltrent dans les sols). Ces pollutions agricoles peuvent avoir plusieurs impacts sur la santé humaine en contaminant par bioaccumulation ou diffusion par ruissellement.
La pollution chimique est provoquée par la présence dans l’environnement de substances chimiques qui, normalement, sont absentes ou s’y trouvent en très faible quantité. L’intoxication au mercure est, par exemple, lié à des déficits développementaux chez les enfants et à des symptômes neurologiques31.
La pollution électromagnétique correspond à l’exposition excessive, ou chronique, d’êtres vivants, ou d’appareils, à des champs électromagnétiques soupçonnés d’affecter leur santé, leur reproduction ou leur fonctionnement. Le risque dépend essentiellement de la puissance des champs électromagnétiques, des fréquences émises et de la durée d’exposition
La pollution sonore est souvent négligée, c’est la forme de pollution qui peut être aussi nuisible pour notre environnement. La pollution sonore en provenance de voitures et de l’industrie peuvent avoir un impact négatif sur l’écosystème, elle est subit par des animaux, effrayés ils changent leurs habitats préférés.
La pollution sonore n’est pas seulement sur terre, mais aussi dans nos océans, principalement en raison des forages en mer excessifs. Les espèces de la mer, tels que les dauphins et les baleines, sont parmi les espèces les plus touchées, car elles s’appuient largement sur leur sens de l’audition, la pollution sonore peut donc modifier leurs activités quotidiennes telles que la chasse et la navigation, ce qui peut conduire à réduire les espèces.
La pollution sonore cause une perte d’audition, de l’hypertension, du stress et des troubles du sommeil[Combien ?].
L’éclairage nocturne perturbe les animaux qui vivent la nuit (y compris en désorientant les oiseaux pendant leurs migrations), mais aussi le cycle végétatif des plantes (la perturbation du cycle jour-nuit modifie la germination et la floraison par exemple).
L’origine de ces pollutions est principalement l’éclairage public, notamment des agglomérations, mais aussi de certains axes de transports (autoroutes en Belgique par exemple) ; mais de nouvelles sources de pollution lumineuse sont apparues ces dernières décennies, comme l’éclairage nocturne des serres maraîchères où la croissance des végétaux est accélérée par les lumières artificielles LED (par exemple plus de 150 000 tonnes de tomates ont été ainsi produites en Bretagne en 2021 dans de gigantesques serres, comme à Plouescat et Cléder dans le Finistère ou à La Chapelle-des-Fougeretz près de Rennes)32.
Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, 12,6 millions de personnes sont décédées en 2012 du fait d’avoir vécu ou travaillé dans un environnement insalubre, soit près d’un quart des décès dans le monde. Les facteurs de risque environnementaux, tels que la pollution de l’air (8,1 millions de décès), de l’eau et des sols, l’exposition aux substances chimiques, le changement climatique ou le rayonnement ultraviolet, contribuent à la survenue de plus de 100 maladies ou traumatismes. Les accidents vasculaires cérébraux (2,5 millions de décès par an), les cardiopathies (2,3 millions), les cancers (1,7 million) et les affections respiratoires chroniques (1,4 million) représentent aujourd’hui près des deux tiers des décès liés à des causes environnementales. On constate une baisse du nombre de décès entraînés par des maladies infectieuses, telles que les maladies diarrhéiques et le paludisme, souvent liées au manque d’eau, au défaut d’assainissement et à la mauvaise gestion des déchets. Cette baisse s’explique principalement par une amélioration de l’accès à l’eau potable et aux moyens d’assainissement. Ces décès sont surtout concentrés dans les régions de l’Asie du Sud-Est (3,8 millions), du Pacifique occidental (3,5 millions) et de l’Afrique (2,2 millions)33.
Un rapport publié en octobre 2017 dans la revue The Lancet évalue le bilan des maladies dues à la pollution à 9 millions de morts prématurées, soit 16 % de l’ensemble des décès survenus dans le monde en 2015, soit 15 fois plus que les décès dus aux conflits qui ont sévi sur la planète cette année-là. La pollution de l’air est responsable de 6,5 millions de décès (maladies cardiaques, AVC, cancers du poumon et bronchopneumopathies chroniques) ; la pollution de l’eau causerait pour sa part la mort de 1,8 million de personnes par maladies gastro-intestinales et infections parasitaires, et la pollution sur le lieu de travail abrégerait la vie d’environ 800 000 personnes, du fait de leur exposition à des substances toxiques ou cancérigènes, chiffre probablement en dessous de la réalité, selon le rapport. À elles seules, l’Inde et la Chine représentent près de la moitié du total mondial des morts par pollution, avec respectivement 2,5 millions et 1,8 million de décès34. Une étude publiée dans « The Lancet Planetary Health » en 2022 conclut que le nombre de décès prématurés attribuables à la pollution reste stable entre 2015 et 2019 : 9 millions. Les décès attribuables aux formes dites anciennes de pollution (utilisation du charbon pour se chauffer ou cuisiner, accès limité à l’eau potable…), liés à des conditions de vie insalubres, ont reculé, en particulier en Afrique, depuis le début du siècle. Mais ces progrès, dus essentiellement à des politiques hygiénistes, sont annihilés par l’augmentation des décès imputables aux formes plus « modernes » de pollution (pollution aux particules fines ou chimique) : avec 6,3 millions de morts en 2019, ils ont crû de 7 % en quatre ans et de plus de 66 % depuis 2000 (environ 3,8 millions)35.
Globalement, plus de 7 millions de morts étaient attribuables en 2012 aux effets des pollutions de l’air extérieur et domestique, et les régions de l’Asie et du Pacifique sont les plus touchées36. Au moins 656 000 individus meurent prématurément chaque année en Chine à cause de la pollution de l’air. En Inde, elle causerait 527 700 décès par an37.
Il est estimé que 700 millions d’Indiens n’ont aucun accès à l’hygiène et qu’un millier d’enfants meurent chaque jour de diarrhée infectieuse28.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (produits de la combustion des hydrocarbures) seraient responsables d’un ralentissement de l’activité cérébrale (réduction de la substance blanche dans le cerveau des enfants)38.
En 2017, une équipe de chercheurs chinois et taïwanais met en évidence un lien entre l’exposition aux particules fines présentes dans l’air et la qualité des spermatozoïdes humains. L’étude est selon les chercheurs qui l’on menée peu fiable, car comportant de nombreux biais environnementaux39.
Le philosophe australien Glenn Albrecht a montré que les changements environnementaux, d’une manière générale, ont un impact psychologique, qu’il appelle par le néologisme solastalgie, ou écoanxiété.
Les animaux, ou la faune, ne sont pas immunisés contre l’effet de la pollution atmosphérique. Les polluants préoccupants comprennent les pluies acides, les métaux lourds, les polluants organiques persistants(POP) et d’autres substances toxiques.
Pour mieux comprendre cet effet, il est important de se rappeler que les animaux comprennent une grande variété d’espèces, comme les insectes, les vers, les mollusques, les poissons, les oiseaux et les mammifères, dont chacune interagit différemment avec son milieu. Par conséquent, l’exposition et la vulnérabilité de chaque animal aux effets de la pollution atmosphérique peuvent aussi être différentes.
La pollution atmosphérique peut être préjudiciable à la faune de deux principales façons :
Plusieurs conventions internationales portent sur les pollutions marines, animées par les commissions OSPAR et HELCOM notamment.
La Commission européenne a présenté le un projet de directive visant à condamner de manière uniforme au sein de l’Union européenne les crimes environnementaux40. Actuellement (), la définition varie fortement d’un État membre à l’autre, avec des sanctions jugées souvent « insuffisantes » par la Commission. Franco Frattini, le Commissaire chargé de la Justice, à la liberté et à la sécurité a déclaré que 73 % des « crimes verts » sont causés par les entreprises, il fallait donc les pénaliser plus fortement. C’est ainsi que des amendes allant de 750 000 euros à 1,5 million d’euros peuvent être infligées, ainsi que pour les personnes, des peines de prison allant de 5 à 10 ans41.
Les crimes pris en compte par ce projet sont notamment : émissions illicites de substances dangereuses, transport illicite de déchets et commerce illicite d’espèces menacées.
D’un point de vue législatif, dans la plupart des pays, le mot « pollution » qualifie la contamination d’un milieu par un agent polluant au-delà d’une norme, seuil, loi, ou hypothèse ; il peut s’agir de la présence d’un élément, de chaleur ou rayonnement dans un milieu ou dans un contexte où il est normalement absent à l’état naturel. Généralement, néanmoins, ce n’est pas simplement la présence mais plutôt la surabondance de l’élément dans un milieu où il est naturellement en équilibre (par exemple un métal lourd fixé dans les complexes argilohumiques et peu biodisponible) ou présent en plus faible quantité qui crée la pollution.
Selon l’article 1 de la Convention internationale OSPAR : « on entend par « pollution » : l’introduction par l’homme, directement ou indirectement, de substances ou d’énergie dans la zone maritime, créant ou susceptibles de créer des risques pour la santé de l’homme, des dommages aux ressources biologiques et aux écosystèmes marins, des atteintes aux valeurs d’agrément ou des entraves aux autres utilisations légitimes de la mer. »
La législation européenne définit la pollution comme « l’introduction directe ou indirecte, par suite de l’activité humaine, de substances ou de chaleur dans l’air, l’eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes terrestres dépendant directement des écosystèmes aquatiques, qui entraînent des détériorations aux biens matériels, une détérioration ou une entrave à l’agrément de l’environnement ou à d’autres utilisations légitimes de ce dernier » et un polluant comme « toute substance pouvant entraîner une pollution, en particulier celles figurant sur la liste de l’annexe VIII »42. Ces définitions abordent le problème de l’eau et évitent celui des sols qui sera traité par le biais de la directive sol43.
De ce point de vue, en l’absence d’impact sur la santé ou sur le fonctionnement des écosystèmes marins, il n’y a pas de pollution au sens légal du terme (mais l’environnement peut être plus ou moins « marqué », de manière détectable, par des substances dont on sait par ailleurs qu’elles sont potentiellement polluantes à forte dose).
En France, dans le domaine juridique, pour les produits soumis à des normes ou seuils, on ne devrait donc théoriquement parler de pollution que dans le cas de dépassement des seuils ou normes, ces seuils étant eux-mêmes fixés en fonction de l’impact biologique que les substances considérées peuvent avoir. Ceux-ci sont listés dans un rapport de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS)44 qui rapporte des valeurs dans un même milieu avec des unités identiques, ce qui n’est pas toujours le cas dans les textes réglementaires. Les valeurs, en vigueur au , y sont données pour information. Il convient donc après cette date de vérifier qu’elles n’ont pas été modifiées ou abrogées, et de systématiquement se référer aux textes originaux.
Inversement, en France, en l’absence de loi ou de normes spécifiques aux pollutions anciennes liées aux séquelles de guerre, des territoires que l’on sait très fortement contaminés (les forêts de la Zone rouge de Verdun par exemple) ne sont pas officiellement reconnues comme polluées[réf. nécessaire]. Aucune recommandation concernant les produits alimentaires issus de ces sols ne semble jamais avoir été émise par les autorités[réf. nécessaire] préfectorales ou ministérielles. Ceci vaut pour les champignons qui peuvent fortement accumuler les métaux lourds, mais aussi pour les sangliers.
Depuis très longtemps, la justice ou les autorités cherchent en cas de pollution grave ou chronique à identifier les causes et les responsables.
Au xxe siècle, les méthodes d’Investigation environnementale, parallèlement à l’évaluation environnementale se sont développées (en France, souvent sous l’égide des DRIREs (devenues DREALs) et des Agences de l’Eau depuis que ces entités existent.
Alors que le droit de l’environnement se développe, et sur le modèle anglophone du mot forensic, on parle maintenant de « forensie environnementale » pour décrire les enquêtes et méthodes mobilisées par les experts appelés à chercher des preuves et des faits scientifiques utilisables devant un tribunal45.
Selon le type de pollution, il existe différentes associations qui agissent au quotidien : soit par des études scientifiques, soit par des mesures quotidiennes, soit par des actions locales, ou soit par de la prévention.
On peut citer le projet CERPA, de l’AASQA qui mesure la qualité de l’air, et qui publie régulièrement des études scientifiques sur le sujet46. Ou encore, l’Association française de protection des plantes qui délivre des conseils recommandant l’utilisation de certains herbicides face à ceux composés de glyphosate.
Il arrive que des associations dont le but premier n’est pas l’environnement ou la pollution effectue ce genre de taches, comme l’Association Française des Capitaines de Navires, qui effectue des mesures de la pollution liée aux Marée Noire, et aux déchets d’hydrocarbures lors de transports maritimes47.
Au niveau des actions locales, des nettoyages citoyens sont régulièrement organisés par des associations plus ou moins grandes, tels que Surfrider Foundation Europe et Let’s do it! World.
L’Association santé environnement France (ASEF) donne des conseils pour lutter contre la pollution intérieure et protéger sa santé avec son petit guide vert du bio-air intérieur48.
Des atlas ou cadastres des pollutions se mettent peu à peu en place aux échelles communales à mondiales pour certains polluants, concernant les émissions et/ou les pollutions de stock.
L’Europe dispose ainsi d’un registre européen des émissions polluantes (Eper) couvrant cinquante polluants (eau et air uniquement), émis par les principales (grandes et moyennes) installations industrielles. Il a permis de conclure49[source insuffisante] mi 2007 à un « bilan mitigé ». Si on observe une diminution de deux tiers des cinquante polluants industriels suivis, notamment azotés dans l’eau (-14,5 % dans l’eau), phosphore (-12 % dans l’eau) et dioxines et furanes (-22,5 % dans l’air) ; ces améliorations sont contrebalancées par une hausse des émissions de certains polluants dont le CO2 que la commission espérait réduire grâce à l’introduction du système communautaire d’échange de quotas d’émission.
L’Eper sera en 2009 remplacé par un Registre européen des rejets et des transferts de polluants (PRTR européen) construit à partir des données de 2007, cette fois pour plus de 91 substances d’industries dans 65 domaines d’activité. Et les émissions diffuses du trafic autoroutier, chauffage domestique et l’agriculture y seront ajoutées50.
En France, il existe un régime de déclaration annuelle obligatoire de certaines émissions polluantes et des déchets (par exemple pour les installations classées pour la protection de l’environnement et les exploitants de station d’épuration d’eaux urbaines51.
Au niveau local, des Samu de l’environnement se créent en France, dont l’objectif principal est de fournir des laboratoires mobiles capables de mesurer rapidement et sur site pollué plusieurs centaines de paramètres physico-chimiques et biologiques.
la pollution biotique est encore mal mesurée52.
L’étude de l’impact d’un polluant relève du domaine de l’écotoxicologie. Il est cependant difficile de mesurer l’impact de polluants multiples agissant en synergies, comme cela est le cas par exemple pour le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles. L’application de l’écotaxe ou du principe pollueur-payeur a nécessité que l’on crée des indices de pollution et bioindicateurs53. L’une des unités retenues en France est le métox, mais uniquement pour huit polluants de type métaux et métalloïdes (arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb et zinc54).
La Croix verte internationale, en collaboration avec le Blacksmith Institute, a rendu un rapport55 en 2013, concernant les 10 sites les plus pollués au monde, se trouvant dans 8 pays. Ces lieux pollués menacent gravement la santé de centaines de milliers de personnes par inhalation directe, ingestion d’aliments ou contact cutané. Parmi ces sites, figurent :
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