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Définition

Recyclage

Le recyclage est un procédé de traitement des déchets (industriels ou ménagers) de produits arrivés en fin de vie, qui permet de réintroduire certains de leurs matériaux dans la production de nouveaux produits. Les matériaux recyclables comprennent certains métauxplastiques et cartons, le verre, les gravatsetc.

Un exemple de ce procédé est la fabrication de bouteilles neuves fabriquées avec le verre de bouteilles usagées, même s’il est considérablement moins efficace énergétiquement que le système des consignes.

Le recyclage a deux conséquences environnementales majeures :

  • la réduction du volume de déchets, donc de la pollution qu’ils causeraient (certains matériaux mettent des décennies, voire des siècles, à se dégrader) ;
  • la préservation des ressources naturelles, puisque la matière recyclée est utilisée à la place de celle qu’on aurait dû extraire.

Il représente une des activités économiques de la société de consommation. Certains procédés sont simples et bon marché, tandis que d’autres sont complexes et peu rentables. Dans ce domaine, les objectifs de l’écologie et ceux du commerce peuvent ainsi se rejoindre ou diverger ; la législation peut alors imposer la prise en charge de cette externalité. Ainsi, en particulier depuis les années 1970, le recyclage est une activité importante de l’économie et des conditions de vie des pays développés.

Définition juridique

En France, le terme « recyclage » fait l’objet d’une définition réglementaire dans le Code de l’Environnement :

« Recyclage : toute opération de valorisation par laquelle les déchets, y compris les déchets organiques, sont retraités en substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Les opérations de valorisation énergétique des déchets, celles relatives à la conversion des déchets en combustible et les opérations de remblaiement ne peuvent pas être qualifiées d’opérations de recyclage1. »

— Code de l’Environnement français

Pour l’Union européenne, la définition est la suivante :

« « recyclage » : toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage »

— Directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relative aux déchets et abrogeant certaines directives.

D’autres sources de droit coexistent, ainsi pour les automobiles :

« « Recyclage », le retraitement industriel de matériaux de rebut, aux mêmes fins ou à d’autres fins, à l’exclusion de la valorisation énergétique. »

— Règlement CEE-ONU no 133 : Prescriptions uniformes relatives à l’homologation des véhicules automobiles en ce qui concerne leur aptitude à la réutilisation, au recyclage et à la valorisation

 

Les trois grands principes de gestion des déchets

 

Les trois R constituent une stratégie de gestion des produits en fin de vie et des déchets qui en découlent, visant à :

  1. Réduire : regroupe les actions au niveau de la production pour réduire les tonnages d’objets (par exemple les emballages) susceptibles de finir en déchet ;
  2. Réutiliser : regroupe les actions permettant de réemployer un produit usagé pour lui donner une deuxième vie, pour un usage identique ou différent ;
  3. Recycler : désigne l’ensemble des opérations de collecte et traitement des déchets permettant de réintroduire dans un cycle de fabrication les matériaux qui constituaient le déchet.

Le recyclage contribue à diminuer les quantités de déchets stockés en décharge ou incinérés. Il est cependant contré par l’augmentation de la production des déchets. En France, le volume de déchets a doublé de 1980 à 2005, pour atteindre 360 kg/an/personne.[réf. nécessaire] Le recyclage a tout de même permis d’économiser, en 2006, environ 2,3 % de la consommation française totale d’énergie non renouvelable2.

Le taux de recyclage est encore jugé médiocre, en 2013, par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) et insuffisant pour atteindre les engagements au sein de l’UE (recycler 50 % de déchets ménagers et similaires d’ici à 2020)3.

Histoire

Depuis l’âge de bronze

Le recyclage est utilisé dès l’âge du bronze. À cette époque, les objets usagés en métal sont fondus afin de récupérer leur métal pour la fabrication de nouveaux objets. Dans toutes les civilisations, l’art et la manière de « faire du neuf avec du vieux » existent. Par exemple, les vieux chiffons, puis les papiers et cartons, sont récupérés pour faire de la pâte à papier. La situation change avec le développement progressif puis massif de l’industrialisation et de la consommation. La gestion des matières premières et des déchets devient de plus en plus difficile, les premières devenant trop rares et les seconds trop envahissants. Le recyclage devient alors progressivement un enjeu dans la sauvegarde de l’environnement.

 

Ramasseurs de déchets dans un bidonville de Jakarta en Indonésie.

Époque contemporaine

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale et quelques années d’après-guerre, pénurie oblige, toute chemise en fin de vie est recyclée par les particuliers : les boutons en sont soigneusement récupérés pour des travaux de couture ultérieurs, les manches séparées pour protéger les bras dans les travaux salissants ou pour cirer les chaussures, et le reste réutilisé comme chiffons pour nettoyer les vitres. Ces chiffons se négociaient aussi auprès des chiffonniers, qui les collectaient pour la fabrication du papier.

Les pull-overs tricotés en laine sont en fin de vie détricotés (l’opération est rapide et facile) et la laine remise en pelote pour la fabrication de chaussettes ou les petits raccommodages.

Vers la fin des années 1940, alors que la France manque de matières premières, on recycle les piles usagées de 4,5 V pour en récupérer le zinc, les crayons de carbone avec leur embout de cuivre ou de laiton, et le dioxyde de manganèse (MnO2) utilisable. Il est difficile d’acheter une pile sans donner l’ancienne en échange. Cette pratique disparaît au milieu des années 1950. Les cheveux coupés par les coiffeurs sont recyclés pour divers usages jusqu’à la fin de la même décennie.

En 1970, alors qu’on recycle moins que jamais, le recyclage est remis au goût du jour par des partisans de la défense de l’environnement, qui lancent le logo actuel pour marquer d’une part les produits recyclables et d’autre part les produits issus de matériaux recyclés.

La situation évolue progressivement. Les consommateurs se sensibilisent à l’étiquette « produit recyclable » qui est reconnaissable grâce au logo (distinct du Point vert qui, en Europe, atteste du paiement d’une taxe par le fabricant mais n’indique aucunement que le produit est recyclable).

Le recyclage revient partiellement en grâce dans l’industrie, qui s’organise pour le favoriser. Le ramassage des déchets ménagers par récupération sélective se développe afin de faciliter l’industrialisation du recyclage. Les gouvernements légifèrent pour encadrer ces diverses activités. Par exemple, en 2006, les pays développés mettent en place un système d’achat de l’électricité produite par le traitement des déchets, telle que l’incinération des ordures ménagères.

Le recyclage suit cependant l’organisation mondiale de la consommation. La situation dans les pays développés n’est pas celle des pays en développement. Dans ces derniers, en l’absence de meilleur système, c’est la récupération informelle qui permet de recycler une partie des déchets, comme pendant la guerre.

Législation européenne relative aux déchets

En 2007, la production, le stockage, le traitement et le recyclage des déchets sont encadrés en Europe par une législation de plus en plus élaborée.

L’incinération des déchets dangereux est l’objet de la Directive no 2000/76/CE du Parlement européen et du Conseil du . Le stockage de déchets industriels spéciaux est défini par la Directive no 1999/31/CE du  concernant la mise en décharge des déchets et la Décision de la Commission no 2000/532/CE du  ainsi que la Décision no 94/904/CE du Conseil établissant une liste de déchets dangereux.

Le Règlement du Parlement européen et du Conseil CE 2037/2000 du  sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone, et la Décision du Conseil du  qui est l’« approbation, au nom de la Communauté européenne, du protocole de Kyoto à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et l’exécution conjointe des engagements qui en découlent » tentent de maintenir la pollution de l’air sous des limites acceptables, avec un succès mitigéa et une adoption non généraleb.

Aspect technique

Laps de temps entre la commercialisation d’un produit et sa recyclabilité

Les techniques de recyclage ne sont souvent développées que longtemps après les premiers usages des produits et des ressources le constituant. Par exemple, le lithium, qui est un composant des batteries des téléphones mobiles depuis 1991, n’a été recyclé que vingt ans plus tard, lorsque les premières usines de recyclage ont été opérationnelles4.

L’écoconception a notamment pour objectif de réduire à néant ce laps de temps.

Trois types de recyclage

Il existe trois grandes familles de techniques de recyclage : chimique, mécanique et organique :

  • le recyclage dit « chimique » utilise une réaction chimique pour traiter les déchets, par exemple pour séparer certains composants ;
  • le recyclage dit « mécanique » est la transformation des déchets à l’aide d’une machine, par exemple pour broyer ou pour séparer par courants de Foucault ;
  • le recyclage dit « organique » consiste, après compostage ou fermentation, à produire des engrais ou du carburant tel que le biogaz.

La chaîne du recyclage

La chaîne du recyclage comporte plusieurs étapes :

  1. Collecte de déchets : les opérations de recyclage des déchets commencent par la collecte des déchets.
    Dans les pays développés, les ordures ménagères sont généralement incinérées ou enfouies en centres d’enfouissement pour déchets non dangereux. Les déchets collectés pour le recyclage ne sont pas destinés à l’enfouissement ni à l’incinération mais à la transformation. La collecte s’organise en conséquence.
    La collecte sélective, dite aussi « séparative » et souvent appelée à tort « tri sélectif »c est la forme la plus répandue pour les déchets à recycler. Le principe de la collecte sélective est le suivant : celui qui jette le déchet le trie lui-même. La taxe au sac est un bon moyen pour inciter les personnes au tri sélectif, car seuls les déchets non recyclables finissent en général dans ces sacs taxés, les déchets recyclables étant eux déposés dans des lieux où il n’y a pas de taxe.
À la suite de la collecte, les déchets, triés ou non, sont envoyés dans un centre de tri où différentes opérations mécanisées permettent de les trier de manière à optimiser les opérations de transformation. Un tri manuel, par des opérateurs devant un tapis roulant, complète souvent ces opérations automatiques. Avant ce stade, le verre brisé est systématiquement écarté pour éviter les risques de blessure ;
  1. Transformation : une fois triés, les déchets sont pris en charge par les usines de transformation. Ils sont intégrés dans la chaîne de transformation qui leur est spécifique. Ils entrent dans la chaîne sous forme de déchets et en sortent sous forme de matière prête à l’emploi ;
  2. Commercialisation et conservation : une fois transformées, les matières premières issues du recyclage sont utilisées pour la fabrication de produits neufs qui seront à leur tour proposés aux consommateurs.

En fin de vie, ces produits seront éventuellement jetés, même si certains pourraient être récupérés et recyclés.

Source Wikipedia 

 

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