Les termes durabilité ou soutenabilitéa sont utilisés depuis les années 1990 pour désigner une configuration de la société humaine qui lui permet d’assurer sa pérennité.
Une telle organisation humaine repose sur le maintien d’un environnement vivable, permettant le développement économique et social à l’échelle planétaire et, selon les points de vue, sur une organisation sociale équitable. La période de transition vers la durabilité peut se faire par le développement durable, via la transition énergétique et la transition écologique notamment.
En 1987, le rapport Brundtland définissait le développement durable comme l’objectif de développement compatible avec les besoins des générations futures. Il repose sur trois piliers : économique, environnemental et d’équité sociale.
La durabilité est la qualité d’un bien qui dure1. En droit, c’est la période d’utilisation d’un bien[citation nécessaire]. Dans le domaine de la sûreté de fonctionnement, c’est l’aptitude d’un bien à accomplir une fonction jusqu’à ce qu’un état limite soit atteint2, ce qu’on appelle couramment la solidité d’un objet ou d’un équipement, par opposition à l’obsolescence.
Le terme de durabilité est un néologisme, appliqué à l’environnement naturel, de même que celui de développement durable, avec le sens de pérennité des ressources ; ils se sont imposés dans les années 1990[réf. souhaitée].
Le mot « soutenir » (qui correspond au mot anglais sustainability) existait en revanche en vieux français dans ce même sens. La première formulation du concept date en effet de 1346, dans l’ordonnance de Brunoy édictée par Philippe VI de Valois pour préserver les ressources forestières3,4. Le terme allemand nachhaltig, que l’on traduit actuellement en français par « durable », a été utilisé dans ce contexte pour la première fois en 1713 par Hans Carl von Carlowitz dans Sylvicultura oeconomica, oder haußwirthliche Nachricht und Naturmäßige Anweisung zur wilden Baum-Zucht, premier traité allemand complet sur l’économie forestière.
Les questions environnementales et d’accès aux ressources naturelles constituent depuis les années 1970, avec les chocs pétroliers et la pollution, une préoccupation croissante des sociétés occidentales.
On observe en effet que, selon les études d’experts en écologie, l’empreinte écologique de l’humanité dépasse depuis le milieu des années 1970 la capacité de la Terre à régénérer de nouvelles ressources naturelles et à absorber les déchets de toutes sortes de l’activité économique. Le phénomène de changement climatique n’est que l’un des aspects de ce problème, dont l’origine est en partie une tendance à une plus grande concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Les ressources halieutiques et l’énergie sont les deux domaines où l’épuisement des ressources est le plus à craindre5.
C’est donc surtout le problème environnemental qui apparaît aujourd’hui au grand jour dans les sociétés occidentales contemporaines.
Dans les pays développés, on s’est rendu compte dans la deuxième moitié du xixe siècle, lors de la Révolution industrielle, de la nécessité de veiller au respect des intérêts des employés dans les entreprises, avec les syndicats de salariés, le droit de grève… D’où des expressions communément employées comme « économique et social », « capital / travail », qui ont fortement marqué les esprits et les institutions.
Les inégalités de revenu dans le monde sur les aspects sociaux existent cependant :
Devant la difficulté d’intégrer la contrainte environnementale dans le fonctionnement global de l’économie, sont apparus deux paradigmes écologiques6.
Dans cette hypothèse, compatible avec les économistes néoclassiques et défendue par Hartwick (1977), il y a substitution entre capital artificiel (richesse créée) et capital naturel (ressource naturelle). On parle aussi de substituabilité.
Cette conception de la durabilité est celle qui prévaut dans beaucoup d’organisations internationales (Nations unies, Banque mondiale, WBCSD), mais aussi, selon des chercheurs tels que S. Baker, J. Barry, et C. Rootes, dans l’Union européenne7.
L’indicateur proposé par la Commission Stiglitz, l’épargne nette ajustée, rend interchangeables les trois formes de capital : « économique » (issu de la production), « humain » (abordé via les seules dépenses d’éducation), « naturel » (limitant les dommages écologiques aux seuls aspects climatiques)8. Cet indicateur se place donc dans un modèle de durabilité faible.
Cette hypothèse est défendue par Herman Daly (1990). Selon lui, seuls les flux matériels de l’économie qui remplissent les trois conditions suivantes peuvent être considérés comme durables sur les plans matériel et énergétique9 :
Dans cette hypothèse, le stock de capital naturel ne doit pas baisser. Daly soutient que capital naturel et capital artificiel sont complémentaires et non substituables.
Afin d’avoir une visibilité globale du point de vue économique, certains experts ont donc parlé de « capital naturel », qui devrait compléter d’autres formes de capital.
Pour les physiocrates, la terre était la seule source de richesse. Ce point de vue les distingue de leurs successeurs de l’école classique, qui ne distingue que les facteurs de production capital et travail.
Du point de vue de l’histoire de la pensée économique, il semble que l’omission des aspects environnementaux se soit produite au xixe siècle, lorsque les économistes ont laissé de côté le facteur de production « terre et sous-sol ».
En effet, dans la théorie économique néoclassique, le capital peut être accru par l’investissement. Or, la terre est alors considérée comme immuable, l’action de l’homme sur l’environnement négligeable et les contraintes d’approvisionnement de matières premières étaient alors ignorées. Le capital naturel est aujourd’hui dans la théorie néoclassique une composante du capital global pouvant être remplacée par le capital technique et le capital humain.
Toutefois, cette expression de capital naturel dénature la conception initiale de facteur de production des économistes classiques.
Sous d’autres termes, les préoccupations environnementales, qui étaient représentées par le facteur de production terre et sous-sol, est en train de revenir depuis les années 1970 dans les débats d’experts :
La difficulté s’accroît lorsqu’il s’agit d’intégrer concrètement ces préoccupations dans la gestion publique et dans celle des entreprises.
La prise en compte des questions environnementales du point de vue de l’émission de gaz à effet de serre est prévue dans le Protocole de Kyoto. Des quotas d’émission de gaz à effet de serre sont inscrits dans le protocole, mais ne sont pas respectés par tous les pays.
Cependant, on se heurte à deux écueils principaux :
Il est donc difficile de généraliser cet outil à tous les aspects de la vie économique, d’autant plus que les services sont aujourd’hui majoritaires dans les économies contemporaines.
L’évaluation environnementale[Quoi ?] inclut souvent une évaluation de la soutenabilité, qui prend en compte les trois piliers du développement durable, au travers d’indicateurs de gestion et de protection ou restauration des ressources naturelles. Elle peut s’appuyer sur des labels environnementaux, certifications ou normes telles que :
Les entreprises emploient également des batteries d’indicateurs s’inspirant du Global Reporting Initiative (GRI) du Global Compact, qui regroupe les trois piliers et la gouvernance.
Le modèle PER de l’OCDE a l’avantage, pour chaque indicateur environnemental, de distinguer la pression, l’état, et la réponse.
La notion de soutenabilité peut avoir dans ce domaine un sens particulier. On parle de :
Recevez nos nouveaux articles sur l’économie circulaire et la TechForGood !