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Définition

Développement durable

Définition Développement Durable

Le développement durable (en anglais : sustainable development, parfois traduit par développement soutenable) est une conception du développement qui s’inscrit dans une perspective de long terme et en intégrant les contraintes environnementales et sociales à l’économie. Selon la définition donnée dans le rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies, dit rapport Brundtland, où cette expression est apparue pour la première fois en 1987« le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

Cette notion s’est imposée à la suite de la prise de conscience progressive, depuis les années 1970, de la finitude écologique de la Terre, liée aux limites planétaires sur le long terme. La notion fait toutefois l’objet de critiques, notamment de la part des tenants de la décroissance, pour lesquels cette notion reste trop liée à celle de la croissance économique, mais aussi de la part de ceux qui y voient un frein au développement.

Dix-sept objectifs de développement durable ont été définis en 2015 par les Nations unies (ONU).

 

Définition

La première définition du développement durable apparaît en 1987 dans le rapport BrundtlandN 1 publié par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement2 :

« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion :

  • le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et
  • l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »

En 1991, Ignacy Sachs propose une définition proche de ce qu’il nomme l’écodéveloppement : « développement endogène et dépendant de ses propres forces, soumis à la logique des besoins de la population entière, conscient de sa dimension écologique et recherchant une harmonie entre l’homme et la nature »3,4.

En France, l’AFNOR définit le développement durable comme un état où « les composantes de l’écosystème et leurs fonctions sont préservées pour les générations présentes et futures »5. Dans cette définition, « les composantes de l’écosystème incluent, outre les êtres humains et leur environnement physique, les plantes et les animaux. Pour les êtres humains, le concept sous-entend un équilibre dans la satisfaction des besoins essentiels : conditions économiques, environnementales, sociales et culturelles d’existence au sein d’une société »6.

Parmi les besoins essentiels, représentés par la pyramide des besoins de Maslow, figurent en premier lieu les besoins indispensables à l’être humain en tant qu’élément de base vivant dans un environnement défini, que l’on appelle les besoins primaires ou physiologiques. Parmi ceux-ci figure notamment le besoin de se reproduire, qui établit pour l’homme et la femme une filiation et assure de la sorte le renouvellement des générationsN 2.

Face à la crise écologique et sociale qui se manifeste désormais de manière mondialisée (réchauffement climatique, raréfaction des ressources naturelles, pénuries d’eau douce, rapprochement du pic pétrolierécarts entre pays développés et pays en développementsécurité alimentairedéforestation et perte drastique de biodiversité, croissance de la population mondiale, catastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est une réponse de tous les acteurs (États, acteurs économiques, société civile), culturels et sociaux, du développement. Tous les secteurs d’activité sont concernés par le développement durable : l’agriculture, l’industrie, l’habitat, l’organisation familiale, mais aussi les services (finance, tourisme, etc.).

Il s’agit enfin, en s’appuyant sur de nouvelles valeurs universelles (responsabilité, participation écologique et partageN 3, principe de précaution, débat7) d’affirmer une approche double :

  • dans le temps : nous avons le droit d’utiliser les ressources de la Terre, mais le devoir d’en assurer la pérennité pour les générations futures ;
  • dans l’espace : chaque humain a le même droit aux ressources naturelles de la Terre (principe de destination universelle des biens).

 

Histoire du mot

L’expression sustainable development, traduite par développement durable, apparaît dans la littérature scientifique au début des années 1980 (voir par exemple, les articles par Vinogradov ou Clausen de 1981), et pour la première fois dans une publication destinée au grand public en 1987 dans le rapport intitulé Our Common Future (Notre avenir à tous) de la Commission mondiale pour le développement et l’environnement de l’Organisation des Nations unies rédigé par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland.

Une controverse sémantique portant sur la question de savoir s’il fallait parler de développement durable ou soutenable a existé depuis la deuxième traduction en français où l’éditeur canadien a traduit sustainable par le mot français soutenableN 4.

Les tenants du terme « durable » plutôt que du mot « soutenable » insistent sur la notion de durabilité définie comme cohérence entre les besoins et les ressources globales de la Terre à long terme, plutôt que sur l’idée d’une recherche de la limite jusqu’à laquelle la Terre sera capable de nourrir l’humanité. Cependant, la traduction du terme par soutenable, plutôt que durable, peut s’expliquer aussi par de vieilles traces du mot en langue française. En effet, on trouve le mot soutenir employé dans une optique environnementale dès 1346, dans l’ordonnance de Brunoy, prise par Philippe VI de Valois, sur l’administration des forêts, recommandant de les « soutenir en bon état »8. Ainsi, en matière forestière, la notion de forêt cultivée soumise à une exigence de soutenabilité, un renouvellement perpétuel de la ressource, capable d’approvisionner une flotte navaleN 5, existe en France depuis plus de six siècles.

 

Trois piliers : environnemental, social et économique

Le premier à avoir révélé la dimension multi-dimensionnelle et systémique des problèmes de notre époque est l’économiste français René Passet dans un ouvrage devenu classique : L’économique et le vivant (1979)51.

L’objectif du développement durable est de définir des schémas viables qui concilient les trois aspects environnementalsocial et économique des activités humaines : « trois piliers » à prendre en compte par les collectivités comme par les entreprises et les individus52. La finalité du développement durable est de trouver un équilibre cohérent et viable à long terme entre ces trois enjeux.

En anglais, on parle des 3 P, « PeoplePlanetProfit », pour désigner ces trois piliers : People pour le socialPlanet pour l’environnement, et Profit pour l’économie. Ils sont associés à la notion de triple performance des entreprises (triple bottom line en anglais).

À ces trois piliers s’ajoute un enjeu transversal, indispensable à la définition et à la mise en œuvre de politiques et d’actions relatives au développement durable : la gouvernance53.

La gouvernance consiste en la participation de tous les acteurs (citoyens, entreprises, associations, élus…) au processus de décision ; elle est de ce fait une forme de démocratie participative. Ainsi, plusieurs pays d’Afrique ont adopté des plans socio-économiques impliquant les collectivités locales via des moyens de production autonomes54. Selon les termes du rapport Brundtland (1987), « le développement durable n’est pas un état statique d’harmonie, mais un processus de transformation dans lequel l’exploitation des ressources naturelles, le choix des investissements, l’orientation des changements techniques et institutionnels sont rendus cohérents avec l’avenir comme avec les besoins du présent »55.

 

Prendre en compte le temps long

Intégrer les enjeux environnementaux et les besoins des générations futures implique d’adopter une approche écosystémique, qui repose sur 12 principes de gestion adoptés à Malawi en 2000. Il conviendrait notamment, selon le huitième principe, de se fixer des objectifs à long terme56 :

« Compte tenu des échelles temporelles et des décalages variables qui caractérisent les processus écologiques, la gestion des écosystèmes doit se fixer des objectifs à long terme. »

Pour Michel Rocard, qui a été ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique, « le court-termisme nous conduit dans le mur »57.

Trois types d’acteurs

La prise en compte des enjeux de développement durable nécessite un système impliquant trois types d’acteurs : le marché, l’État et la société civile58 :

La société civile est le cadre le plus approprié pour une économie de don et de la fraternité. Elle est indissociable des deux autres types d’acteurs.

Répondre aux besoins des générations actuelles et à venir

« Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Rapport Brundtland

La définition classique du développement durable provient du rapport Brundtland de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Ce rapport rappelle une citation célèbre, mais à l’attribution incertaine et très débattue (entre autres, sont fréquemment donnés comme son auteur, soit le chef amérindien Seattle dont il existe pourtant seulement des transcriptions apocryphes et très douteuses de son célèbre et mythique discours, soit Antoine de Saint-Exupéry, à moins qu’il s’agisse de la traduction d’un proverbe traditionnel indien ou africain)59,60 : « Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ». Ce rapport insiste sur la nécessité de protéger la diversité des gènes, des espèces et de l’ensemble des écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, et ce, notamment, par des mesures de protection de la qualité de l’environnement, par la restauration, l’aménagement et le maintien des habitats essentiels aux espèces, ainsi que par une gestion durable de l’utilisation des populations animales et végétales exploitées.

Cette préservation de l’environnement doit être accompagnée de la « satisfaction des besoins essentiels en ce qui concerne l’emploi, l’alimentation, l’énergie, l’eau, la salubrité ». Cela étant, on[style à revoir] se heurte à une difficulté, qui est de définir ce que sont les besoins des générations présentes, et ce que seront les besoins des générations futures. On pourrait[Qui ?] retenir par exemple les besoins élémentaires pour se nourrir, se loger, et se déplacer.

Dans ce contexte, le développement durable a été inséré parmi les objectifs du millénaire pour le développement adoptés en 2000 par 193 États membres de l’Organisation des Nations unies (objectif 7 : assurer un environnement humain durable).

Afin de subvenir aux besoins actuels sans pour autant recourir à une utilisation non durable de ressources non renouvelables, un scénario en trois points a été proposé, notamment par des associations comme négawatt dans le domaine de l’énergie :

  • sobriété (techniques utilisées avec parcimonie) ;
  • efficacité (techniques plus performantes) ;
  • utilisation de ressources renouvelables (par exemple : l’énergie solaire ou les éoliennes, au travers de projets d’électrification rurale).

Le patrimoine culturel ne doit pas être oublié[style à revoir] : transmis de génération en génération et faisant preuve d’une grande diversité, l’UNESCO souhaite la préservation de ce qu’elle nomme patrimoine culturel immatériel. La culture au sens large (ou l’environnement culturel) s’impose d’ailleurs peu à peu comme un quatrième pilier du développement durable61.

Source Wikipedia 

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